Alberto Contador
Imaginez un cycliste doté d’une classe et d’une aisance incomparable. Imaginez le avec un tempérament d’attaquant porté par un coup de pédale dévastateur, et une propension inné à toujours vouloir etre le premier au sommet des cols.
Ce grimpeur existe en la personne d’Alberto Contador.
Dès ses premiers coups de pédales on lui décèle rapidement un don hors-norme pour le cyclisme. Surnommé le « Pantani espagnol » il mate déjà tous ses adversaires alors qu’il n’est pas encore professionnel.
Passé pro en 2003, il se signale surtout par une chute terrible sur les Tour des Asturies. Plongé dans le coma durant 3 semaines, une plaque métallique dans le crane et de longs mois de réeducation plus tard, il reprend la compétition au mois de Janvier 2005 sur les routes Australiennes du Tour Down Under.
Quand Alberto Contador prend le départ d’une course, c’est toujours pour la gagner. Ne dérogeant pas à la règle, il remporte l’étape montagneuse de ce tour. Il étale ensuite de sa classe retrouvée les routes des cols. Il participe notamment au Tour de France de cette année. Pour son premier Tour à 23 ans, il se classe 31ème.
En 2006 éclate l’affaire Puerto, cité mais rapidement mis hors de cause car son nom ne figurait que pour sa présence dans l’équipe Liberty Seguros.
Il change d’air à l’orée de la saison 2007, ralliant l’Amérique et l’équipe Discovery Channel.
Au mois de Mars, sur les routes de Paris-Nice, il décide de se faire un nom. Il y gagne les deux étapes de montagne, au sommet de la montée de Mende et lors de l’arrivée finale à Nice après avoir accéléré dans le col d’Eze.
Il peaufine sa préparation sur le Dauphiné Libéré du mois de Juin, où il se classe 6ième du classement général.
Puis vient le Tour de France. Contador va enchanter ce mois de Juillet. Il annonce la couleur lors de l’étape de montagne du Galibier. A quelques hectomètres du sommet, la caméra se recentre sur ce qu’on pourrait apparenter à une moto au premier abord. Il s’agit d’Alberto Contador, décollant comme une fusée à la sortie d’un virage et filant droit vers le sommet.
Puis vient la 14ième étape au Plateau de Beille. Contador est le seul à pouvoir rivaliser avec Rasmussen, il remporte l’étape.
Mais le meilleur reste à venir. Sur la traditionnelle étape pyrénéenne il enchante le tour de plusieurs accélérations fulgurantes destinée à décrocher le danois Rasmussen . Une, puis deux, puis trois et enfin quatre. Quatre banderilles d’une violence inouie où Rasmussen se décarcasser sur sa machine pour suivre le tempo sidérant de Contador. Mais rien à faire, le grimpeur danois s’accrochera jusqu’au bout.
Finalement il sera mis hors course dans de sombres circonstances et ce tour reviendra à Contador.
En 2008 il décide de doubler le Giro et la Vuelta. Ne faisant jamais les choses à moitié il remporte les deux et rejoint les plus grands parmi les vainqueurs des trois grands tours. Il n’a alors que 25 ans.
Si sur le Giro Ricco a été son plus sérieux rival, sur la Vuelta il n’en trouvera pas. Il écrasera tout bonnement ce tour d’Espagne de toute sa virtuosité lors de l’étape arrivant au sommet de l’Alto de Angliru. Il part seul dès le pied et s’impose un effort grandiose sur les pentes iréelles de ce col, jamais il ne se laissera gagner par la suffisance de son avance, il continuera à livrer une bataille acharnée jusqu’au sommet. Ce n’est plus seulement un virtuose qui s’est imposé ce jour-là, c’est un champion à la classe incomparable.
Il dispute ensuite le Tour de France 2009 et doit composer avec le retour surmédiatisé de Lance Armstrong. Esseulé dans sa propre équipe, entièrement dévouée à la cause de l’Américain il répond sur la route. Une première mine à Andorre-Arcalis, 19 secondes à peine de glaner sur Armstrong et les frères Schleck mais déjà le signal clarifié. Il détruira ensuite le Tour lors de la montée de Verbier, sur une de ses attaques dont il a le secret, il s’envole vers la victoire et le maillot jaune. Par la suite il controlera Andy Schleck pour remporter sa seconde grande boucle.
En 2010 après une victoire à l’Alpe d’Huez sur le Dauphiné Libéré, il remet son titre en jeu sur le Tour de France. Moins en forme que les années précédentes il doit faire avec la concurrence acharnée d’Andy Schleck. Il attend sagement son heure et porte l’estocade sur la difficile montée de Mende.
Insensible au tumulte médiatique environnant il remporte son troisième succès sur le Tour.
Toutefois les médias n’ont pas fini de s’acharner sur lui, en septembre la nouvelle d’un contrôle positif de l’Espagnol sur la dernière grande boucle éclate. En réalité il s’agit d’une véritabe mascarade, d’infimes picogrammes de clenbutérol retrouvée dans son sang, que seul le laboratoire le plus puissant au monde a pu déceler.
La fédération espagnole vient à son secours et écarte d’un revers de main toute la horde affamée des vautours médiatiques. L’espagnol se concentre sur sa saison 2011. Incertain quant à sa participation sur le Tour de France, il se prépare pour le Giro d’Italia.
Il y livre un récital d’anthologie, anhilant la concurrence. Sa montée de l’Etna est un chef d’œuvre du genre. Il rallie Milan en vainqueur avec plus de 6 minutes d’avance sur son dauphin.
Finalement sous la pression de ses sponsors, il décide de participer au Tour de France. Diminué par sa participation au Giro et géné par de multiples chutes il ne peut défendre pleinement ses chances. Malgré tout il dynamite la course dans le col de Manse et lors de la dernière étape de montagne Alpestre. Il ne pourra faire mieux qu’une cinquième place à Paris.
Le Tour de France et la Vuelta seront ses objectifs majeurs pour la saison 2012.